Je suis déracinée
d’un amour impossible
Il y avait terreau pourtant
mais de mauvaise source.
Je partais le matin
sans besace ni ressource
Dans le labyrinthe des jours
mes doigts devenaient gourds.
Je rencontrai souvent
la femme au lèvres rouges
qui connaissait la vie
– elle en parlait si bien –
et je rêvais que mon coeur
pourtant si contrôlé
lui confiait tout bas
que l’été est bien long

dans le bois aux fougères,
que la vie est enfuie
à l’extérieur de moi,
et qu’un mur aussi haut
qu’une tour inversée
enserre mes seize ans
et bloque les nuages
…..
Mais cela, bien sûr
Je ne le disais pas…
…..
Sur les pierres du chemin
Grouillent des vies minuscules
Elles connaissent l’été dans le bois aux fougères
et la vie enfuie, à l’extérieur de soi.
Domminique Fleury Fleury
